Cette exposition prend ses racines en 1996 à Jérusalem, avec le concourt du Centre Culturel Français.
Ayant vécu quelques années entre Jérusalem et Ramallah, pendant la période du processus de paix, nous avons imaginé, avec des artistes vivant sur place, de faire une exposition collective.
Le processus artistique, les temps de création et d’échanges
Je commençais par organiser un studio photo itinérant, composé principalement d’une chambre photographique Sinar 4×5 inches, de flashes et des différents outils pour charger les négatifs dans leurs boites. Je pouvais alors me déplacer pour aller réaliser le portrait de chacun·e, dans le lieu de leur choix, quelle que soit la ville choisie par l’artiste.
L’artiste m’expliquait où et comment il travaillait et nous choisissions une place et une façon de faire le portrait en fonction de son travail artistique. Le fait d’avoir un studio photo itinérant avec moi, me permettait d’interpréter une large gamme de situations différentes pour la réalisation de chaque portrait.
Par exemple, le plasticien Tayssir Barakat travaillait, à ce moment-là, à partir de traces brulées qu’il gravait sur des morceaux de bois avant de commencer à peindre ou à utiliser des techniques mixtes pour achever son œuvre. Le fait de le photographier devant un fond noir, en lui demandant d’avancer lentement, éclairé par une lumière continue, puis de s’arrêter au moment où je déclenche le flash, me permettait d’enregistrer les traces de son déplacement et d’évoquer directement son travail artistique :
Nous menions ces réflexions avant chaque séance de portrait, se rencontrer, échanger et trouver l’idée de la représentation photographique. Il a fallu environ deux mois pour réaliser l’ensemble des seize portraits, entre les prises de rendez-vous, les déplacements et les imprévus.
Puis je développais et réalisais des tirages 30 x 40 cm en laboratoire que je leur remettais.
De leur côté, chaque artiste créait son Autoportrait, selon sa propre expression artistique.
Cet échange donna lieu à une exposition collective dans laquelle étaient présentés conjointement les portraits photographiques et les autoportraits sous la forme de peintures, poèmes, sculptures et musiques.
Un livre (édition épuisée) fut imprimé en mars 1996 par le Centre Culturel Français, dans lequel sont reproduits les portraits, accompagnés de textes nommés : Vision, écrits par chacun des artistes
Les artistes : Fadoua Tuqan (poétesse, écraivaine), Kamilya Jubran ( Chant, oud, composition), Hussein Barghouti (poète, écrivain), Saïd Murad (compositeur, oud ), Vera Tamari (poterie), Sliman Mansour (peintre), Nabil Anani (peintre, plasticien), Mustafa Al-Kurd (compositeur, oud), Khalil Rabah (plasticien), Jawad Al-Mahli (peintre), Jamil Al-Sayeh (commédien, chant), Ibrahim Al-Muzzayen (dessinateur, peintre), Fathy Ghaben,(peintre), Asa’ad Al-Asa’ad (journaliste, écrivain), Tayssir Barakat (peintre, plasticien).
Visite à l’atelier sur rendez-vous
43 rue de la Plaine 75020 Paris – France