« Arrivée dans le jardin d’eau de Monet à Giverny, il me fait l’effet d’être en vacances. Lui d’habitude si apprêté, si parfaitement prêt à se laisser regarder, humé, épié, toujours tiré à quatre épingles, le ventre tourné vers le soleil qui glisse de sa tête jusqu’aux confins du soir. Ce filet d’eau qui enfle pour accueillir les nymphéas et part se fondre dans le pré. »
Claude Monet quitte Paris pour créer son jardin « sa palette de couleurs » et peindre ses impressions directement avec un chevalet planté sur sa barque et non plus de retour dans un atelier. Ses peintures transportent à Paris son jardin en exposant les « Nymphéas » à l’Orangerie, un musée dont l’architecture répond à ses exigences de lumières pour ses œuvres.
Les relations entre photographie et peinture est un de mes thèmes favoris. Dans cette série « L’Impressionnisme photographié », je présente un travail entièrement orienté sur la lumière et la couleur pour redécouvrir les « Nymphéas » par la photographie.
Le parcours du soleil diffusant une lumière douce tout au long de la journée permet ce voyage au cœur des couleurs. Le bassin aux nymphéas est un miroir naturel qui les multiplie à l’infini et les scintillements lumineux muent par le vent à la surface de l’eau, sont autant de touches de couleurs posées par le pinceau du peintre. Tout est en mouvement, ce lieu tangue sans cesse.
Je remercie la Fondation Monet pour m’avoir laissé travailler librement.