Mois de la PHOTO du grand Paris 2017

L’exposition « Face à Face », sélectionnée par le Mois de la photo du Grand Paris, Maison Européenne de la photographie.

Cette exposition présente une série de 21 portraits photographiques de Zanele Muholi, réalisés entre 2010 et 2017, l’ensemble de mes photographies présente, à la fois une collaboration et partage de pratique entre deux femmes photographes et un portrait de la célèbre photographe sud-africaine et de son œuvre.

J’ai réalisé cette série de portraits de l’artiste, en relation avec ses recherches, ses interrogations du moment et de nos échanges. La photographe portraiturée est alors «sujet», au sens français du terme, c’est-à-dire qu’elle est « je » et coconstruit sa représentation avec moi.

Je rencontre Zanele Muholi alors qu’elle expose pour la première fois à Paris au Grand Palais, dans le cadre de Paris PHOTO en 2011. Elle est au début d’une reconnaissance aujourd’hui internationale.
Elle réalise des portraits de sa communauté, noire, lesbienne et transsexuelle, pour, explique-t-elle, documenter et rendre visible, les invisibles dans l’histoire de son pays.

De mon côté, je réalise des portraits de féministes, écrivaines, intellectuelles, journalistes, artistes, qui sont, elles aussi, pour la plupart invisibles dans l’histoire visuelle de mon pays. Ma démarche est d’aller à leur rencontre pour qu’elles deviennent « je, sujet » de leur portrait et de ne pas poser sur elles un regard qui les enfermerait dans un cliché.

Nos deux réflexions se croisent et déclenchent l’envie de se connaître.

This exhibition presents a series of 21 photographic portraits of Zanele Muholi, the whole constituting a portrait of South African photographer and her work.

I made this series of portraits of the artist in relation to his research, questions of the moment and our exchanges. The photographer is then portrayed as the «subject», (in a french meaning «as I» ) of her photographic portrait.

I meet Zanele Muholi for the first time in Paris at the Grand Palais, as part of Paris PHOTO in 2011. She was at the beginning of a now international recognition. She made portraits of her community, black, lesbian and transsexual for, she says, document and make visible the invisible in the history of her country.

From my side, I realize feminist portraits, writers, intellectuals, journalists, artist, who are also mostly invisible in the visual history of my country. My approach is to reach out to them so that they become «subject» of their portrait and do not lay on them a look that would lock them into a cliché.

Our two thoughts intersect and trigger the urge to know.